Sommaire
- Introduction
- Quel est l’enseignement le plus important du Tantra?
- Pourquoi l’enseignement du Yoga et la spiritualité moderne échoue?
- Qu’est ce qui est invité sur un chemin spirituel?
- D’où viennent les tensions, l’anxiété que l’on ressent dans nos vies?
- Quelles sont les deux clés pour réussir son chemin spirituel?
- La preuve scientifique
- Comment savoir si l’in est pleinement présent?
Introduction
L’enseignement le plus important est aussi le plus simple. Mais il se perd dans la mer des enseignements.
C’est la nature de la vie moderne, d’internet. Nous sommes noyés dans une mer de l’information et de la désinformation.
Le Tantra a proposé aussi une prolifération de pratiques et d’enseignements, de déités, d’archétypes, d’idées. Cette période médiévale indienne a été le lieu d’ une véritable explosion culturelle, spirituelle, religieuse de productivité.
Aujourd’hui, dans cette effervecence, il est facile pour l’enseignement le plus simple de se perdre même s’il est là en permanence devant nous, nous ne le voyons pas. Car même si il est significatif il n’est pas éclairé.
Les auteurs de ces enseignements avaient anticipés cela, non pas l’arrivée d’internet mais plutôt que la vérité se perdrait dans le monde de la trivialité.Mais ils savaient aussi que la vérité ne peut être que recouverte, obscurcie ou cachée mais comme elle est la vérité, elle ne peux pas disparaître.
Quel est le l’enseignement le plus important du Tantra?
Tat Tvam Asi : Vous êtes déjà ce que vous cherchez
TAT TVAM ASI : Vous êtes déjà ce que vous cherchez
Chandyoga Upanishad Chapitre 6
- Tat : En Sanskrit “cela”, le brahman, l’absolu, le transcendant, Dieu, omniscient, omniprésent, tout-puissant, félicité absolue, joie qui ne dépend de rien.
- Tvam : “toi”, l’âtmâ, le Soi, ce qui ne devient jamais objet, ce qui n’est jamais un “ceci”, un “cela” (neti neti) objectif, objet des sens ou de l’esprit, mais qui est toujours la conscience-témoin des objets qui passent, la lumière qui éclaire et révèle tous les changements, la clarté immuable en laquelle se font jour toutes les mutations.
- Asi : “es”, identité, reconnaissance. Non pas devenir, ni transformation, ni évolution
Pourquoi l’enseignement du Yoga et de la spiritualité moderne échoue?
10 millions de personnes déclarent en France pratiquer le Yoga. Pourtant combien ont trouvé la véritable libération?
Bien au delà du bien-être physique et psychique de la diminution du stress, de la quête du bonheur, le Yoga promet à ses adeptes une libération en cette vie même.
Dans les communautés spirituelles modernes, qu’elles soient tantriques, védantiques, non dualistes, de pleine conscience, de méditation, on peut même y inclure le développement personnel. Dans toutes ces communautés, un même language est articulé :
- “Je veux me connecter avec mon être profond”
- “Je veux trouver ma véritable nature”
- “Je veux rester connecté(e) avec ma vraie nature”
- “Je veux m’engager avec ma nature profonde”
- “Je veux découvrir mon essence”
Toutes ces propositions sont profondément fausses car avec elles orientent votre quête sur quelque chose qui serait exterieur à vous.
“Je veux être en contact avec ma vraie nature”. Ici vous niez déjà que vous êtes ce que vous cherchez, votre vraie nature. Ainsi en cherchant cet état même avec un engagement profond dans la voie, en fait nous le repoussons et nous nous en éloignons.
Ce point crucial qui est exposé n’est pas un point de vue proprement non duel. Il ne suffit pas non plus de simplement changer de language mais plutôt de découvrir la vérité sous jacente. Vous niez que vous êtes déjà ce que vous cherchez.
Autre exemple :
“Je veux prendre conscience de ma nature essentielle”. Dans cette phrase encore, le déni est présent. Prendre conscience de sa vraie nature revient à la considérer comme un objet, à devoir la découvrir. Or c’est impossible, puisque nous sommes la source de toute conscience, de toute action. Nous sommes celui ou celle qui découvre, pas la découverte. Vous êtes toujours celui ou celle que vous cherchez.
Celui qui cherche est celui qui voit
Saint-François d’Assise
Ainsi on ne peut pas être conscient de sa véritable nature mais plutôt d’être conscient en tant que vraie nature. La première partie de la phrase n’est qu’une construction mentale. C’est parce que nous sommes la conscience elle-même que nous pouvons être conscient de tout le reste comme le fait de pouvoir lire ces mots à l’instant même.
Qu’est-ce que qui est invité sur un chemin spirituel?
Nous somme invités non pas à nous détendre au delà de notre tendance compulsive à notre identité mais plutôt d’être la conscience elle-même.
Etre ce que l’on est. La conscience manifeste l’expérience toute entière à chaque instant. Tout ce qui est perçu, tout ce qui est perceptible.
Cette dernière proposition est elle même imparfaite car être ou devenir la conscience signifierait que nous ne le sommes pas encore. C’est parce que le language est dualiste, qu’il ne permet pas de décrire la conscience avec des mots.
D’où viennent les tensions, l’anxiété la souffrance que l’on ressent dans nos vies?
Il y a une tension tout simplement parce que l’on essaie d’être autre chose que ce que nous sommes : Je suis ce corps, je suis ce mental, je suis ces pensées et ces émotions. Je suis la personne qui pense, qui ressent les émotions. Dire je suis ceci et pas cela est exclusif.
Or je suis tout ce qui existe, je suis la conscience. Je ne suis pas que cette toute petite partie que je crois être et qui se résume au corps-esprit ou aux pensées-émotions.
Il y a une tension parce que l’on se définit comme un sous-ensemble du tout.
La conscience elle-même nous fait croire que nous ne sommes que cela.
Toutes les formes de tensions, d’anxiété de la vie humaine (mise à part l’anxiété liée au corps comme de trouver à manger lorsque l’on a faim). Mis à part ce qui correspond donc à notre survie, toute notre attention est dirigée exclusivement vers cette toute petite partie de ce que nous sommes et que qualifions d’ailleurs avec notre prénom. Si ce sous-ensemble ne constitue qu’une toute partie de notre expérience alors pourquoi ne regarder qu’elle?
Quelle sont les deux clés pour réussir son chemin spirituel?
Ne pas se laisser distraire et s’identifier à sa personnalité
En s’identifiant en permanence avec sa personnalité. Nous sommes distraits par nos pensées, nos ressentis, les histoires qui les entourent. Nous sommes distraits par les médias, les messages culturels, les opinions des uns et des autres et un nombre incalculable d’autres choses.
Nous sommes distraits à essayer d’être quelque chose ou quelqu’un. Essayer d’être la personne que vous croyez être ou que les autres pensent ou voudraient que vous soyez.
Cette concentration obsessionnelle sur cette toute partie de nous-même qui rappelons le n’est qu’un sous-ensemble de ce que nous sommes vraiment est à l’origine des tensions, et au bout, de notre mal-être. La plupart des gens ne réaliseront jamais cela mais pour les personnes qui ont cette intuition et qui s’engagent dans la spiritualité ce qui est dit ici doit être expériementer au delà des mots. Nous n’avons guère que les mots pour décrire ce qu’est la conscience, alors forcément cela échoue.
Les pratiques spirituelles qui fonctionnent sont donc celles qui proposent les antidotes à ces deux problèmes : Distraction et identification. Elles nous enseignent la concentration et la présence.
D’autres nous aident à trouver un état de détente notamment en déconstruisons notre tendance à croire aux histoires que l’on se raconte à propos de nous-mêmes qui ne sont que des pensées. Ne pas se laisser distraire, être présent et détendu consiste à être pleinement ce que l’on est.

Pour utiliser une métaphore ce pourrait être comme être immergé dans une piscine remplie de nectar et ne plus sortir la tête de l’eau. Sortir la tête de l’eau était notre état auparavant. Rester immerger devient notre état par défaut. Pour les êtres éveillés, ce que nous faisons s’apparente à la folie, essayer d’être quelqu’un, essayer de répondre aux attentes, toujours essayer au lieu de se détendre dans l’eau tiède de notre piscine de nectar.

Une autre image empruntée à David Dubois est celle du nouveau né qui s’abandonne sur le ventre de sa mère. Il n’y a rien à faire d’autre à faire que de s’abandonner au flux de l’existence à cette présence naturelle, à ce que nous sommes. Il n’y a rien à accomplir, rien à débloquer, rien qui ne va pas chez nous.
C’est parce que nous essayons d’atteindre quelque chose que nous échouons. Comment pourrait t-on ateindre ce que nous sommes? C’est impossible!
Nous ne sommes pas le penseur de nos pensées il n’y a pas de penseur. Les pensées surviennent spontanément dans le champs de la conscience.
Si l’on parvient à se relaxer à juste être on peut constater que tout surgit et s’épanouie dans l’existence.
Nous ne sommes pas des êtres statiques, tout fleurit à chaque instant, la lumière, les sons, les sensations, les pensées, les émotions. Mettre des étiquettes sur toutes ces expériences nous éloigne d’elles, nous sépare. Même si les étiquettes sont nécessaires dans certains contextes cela ne signifie pas qu’elles sont réelles et que l’on en a besoin.
Tout surgit et se résorbe comme les vagues dans l’océan. Certaines sont plus fortes que d’autres, on les ressent comme des expérience intenses, d’autres sont petites et subtiles mais toutes ne sont que des vagues dans l’océan de la conscience.
Nous sommes cet océan, mais cet océan lui-même ne se contrôle pas. Ces patterns de mouvement simplement surgissent. Cet océan est ce que nous sommes il n’y a rien d’autre. Les phénomènes dansent dans ce que nous sommes.
“Tout ce qui survient, survient de ce que nous sommes et qui a toujours été là”
Nos pensées surgissent de ce que nous sommes comme le vent au lever du soleil. Elles ne sont qu’un phénomène comme un autre.
La preuve scientifique
Pour convaincre ceux qui ont besoin de preuves tangibles: La science a proposé l’éxpérience suivante: Demander à des personnes sous scanner de faire le choix de lever le pied gauche ou le pied droit, puis d’appuyer sur un bouton lorsque le choix était fait. Cette expérience a montré que l’initiation du mouvement était engagée avant même que la personne ait appuyé sur le bouton.
Cette expérience prouve aussi…que le libre arbitre n’existe pas!
Comment savoir si l’on est pleinement présent?
Une fois que l’on a cessé de toujours faire quelque chose. On sent que tout clique et c’est bien au delà des mots.
On sent que le pattern de la réalité n’est qu’un, qu’il est magnifique, entrelacé, déployé et quelque part qu’il prend soin de nous. Il ne peut en être autrement. Les mots ne sont que des pointeurs pour décrire ce qui est bien au delà des mots et des pensées. La présence naturelle qui est ressentie est douce et son centre est partout. Quel mystère que cette présence au milieu de tout alors que le centre est partout!
Tat Tvam Asi à la première personne est So Ham : Je suis cela
Je suis cela, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus ni je ni cela jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’à Etre (being).
Réaliser cela est la seule chose à faire dans cette vie.
Sources : Hareesh, David Dubois