Microcosme et macrocosme en Yoga

Notion fondamentale en Inde et en Yoga, comment définir les notions de microcosme et de macrocosme ?

La place de l’homme dans le cosmos en Occident

En occident nous disons que bien situé entre le ciel et la terre l’homme est un, il a le contrôle sur la nature, les êtres vivants il est le maître de sa propre vie.

La place de l’homme dans le cosmos en Inde

Pour un Indien, Le corps est structuré à l’image de l’univers, ainsi, il n’existe rien dans l’univers, aucun principe, aucune énergie qui ne se retrouve dans le corps humain – et réciproquement.

C’est cette analogie que l’on nomme microcosme et macrocosme.

  • Vyashtipinda est le  terme sanskrit pour désigner le Microcosme
  • Samashtipinda est le  terme sanskrit pour désigner le Macrocosme

A travers les cinq éléments cosmiques, l’homme et le monde sont conçus comme une unité vivante. Une dynamique de l’homme dans l’univers et de l’univers en l’homme.

Se connaître soi-même est un acte qui n’est pas égoïste. Se connaitre soi-même permet de connaître le monde.

Microcosme et macrocosme dans les textes

Taittriya Upanishad

La chaîne continue de la vie, depuis l’univers jusqu’à l’homme est mise en évidence dans ce passage de la Taittriya Upanishad

« De cette essence universelle, est issu l’espace. De l’espace, le vent. Du vent, le feu. Du feu, les eaux. Des eaux, la terre. De la terre, les plantes. Des plantes, la nourriture. De la nourriture, la semence, et de la semence, l’homme. »

“De son regard né le soleil, de son souffle est né le vent, le feu est né de sa bouche, organe de la parole et réceptacle de la nourriture, la lune est née de sa pensée, de son oreille surgirent les orients. Ainsi furent ordonnés les mondes”.

Upanishad

Dans les Upanishads encore parfois ce sont les dieux qui pénètrent dans l’ organisme humain : le Feu entre dans la bouche et devient la parole; l’ Air entre dans les narines et devient le souffle; le Soleil entre dans les yeux et devient la vue; l’Eau entre dans le sexe et devient le sperme,

Parfois se fait jour l’idée corrélative que les différentes composantes du corps se dispersent à la mort et vont rejoindre l’élément cosmique dont elles étaient issues : la voix retourne au Feu, le souffle retourne à l’ Air. Le mental à la Lune, le corps à la Terre, les poils aux plantes, les cheveux aux arbres, le sang et le sperme aux Eaux

Pourquoi faire un tel effort à quoi servent ces analogies?

C’est tout simplement pour montrer que contrairement aux apparences, le Soi à l’intérieur de l’homme est identique au Principe transcendant qui régit la manifestation. Le même Soi qui est caché dans la caverne du coeur, «plus petit que le germe d’un grain de millet», se révèle plus grand aussi que tous les mondes ensemble. Connaître l’un, c’est connaître l’autre et pour réaliser cela nous devons utiliser ce que nous avons : Ce corps, donc tout passe par le corps.

Tout passe par le corps

Ainsi le corps exercé par le yogin ne correspond en aucune façon à un corps-machine, mais bien plutôt à un hologramme vivant, sensible, ouvert car interagissant avec le monde et les êtres qui le peuplent, dans un espace non clos suscitant en lui-même des créations diverses (pensées, mémoires, imaginations, impressions…) qui demeurent comme engrammées dans ces rivières de souffle.

ad ihâsti tad anyatra, yan nahastî na tat kvachit

 (Adi Parva: 56:33)

«Ce qui est ici est là, ce qui n’est pas ici n’est nulle part»

De la vision du corps en Yoga

Sources : Cet article reprend des écrits de Colette Poggi ainsi que des recherches personnelles