J’ai parlé Yoga avec…David Dubois
Introduction
Lorsque l’on s’intéresse au Yoga et tout particulièrement à une tradition du Tantra que l’on appelle le Shivaisme du Cachemire, les moteurs de recherche nous renvoient vers quelques références, mais si peu !
Le Shivaisme du Cachemire n’est pas Instagramable, pas aussi spectaculaire que le yoga postural moderne, pourtant il est un trésor pour tous ceux qui aiment la beauté, l’art et l’amour.
Voilà 2 ans que je m’immerge dans cette tradition sans que l’émerveillement ne cesse et je crois bien qu’une vie ne suffira pas à en faire le tour!
Seulement voilà, le Shivaisme de Cachemire n’est pas facile d’accès. Le premier contact avec son vocabulaire, ses rituels, les mantra gêne les citadins occidentaux que nous sommes.
L’infobésité, l’habitude de consommer des contenus prémâchés sont peu compatibles avec cette tradition à moins de succomber à un pressentiment et c’est alors que l’on plonge…
L’ enseignement du Shivaisme du Cachemire n’est pas du fast-thought à emporter, il se savoure, il se contemple, jusqu’à pénétrer chaque cellule de notre être rythmé par les vibrations du corps, du souffle et de l’esprit.
Pour que le nectar se révèle à nous, il faut pratiquer Āstikya c’est-à-dire miser sur une intuition profonde que l’on a, et calquer sa vie dessus. Sans Āstikya aucune chance de trouver la vérité. Voilà donc un enseignement où l’on ne peut pas tricher mais la promesse qui nous est faite n’est rien moins que la libération et comme l’enseigne la tradition : celui qui pratique Āstikya ne peut échouer.
Les grands maîtres du Tantra qui ont anticipé que tout chemin spirituel comporte des écueils ont consignés dans des textes des instructions précises.
Les textes du Tantra sont très agréables à lire car ils sont souvent poétiques et proposent en même temps une méthode très structurée ainsi que le récit des expériences des sages contées par leurs disciples. Cependant il faut souvent un maître pour comprendre certains passages qui ont été volontairement rendu inacessibles au profane.
En ouvrant un de ces livres, c’est immédiatement au Cachemire ou plus au Sud de l’Inde que l’on se trouve projeté et que l’on se retrouve assis aux pieds de ces maîtres qui ont trouvé la vérité et qui ont fait le souhait que nous puissions à notre tour vivre la même expérience.
Le Tantra a survécu aux invasions, à la destruction et se propose à nous comme une tradition vivante, qui se transmet toujours de maître à élève.
Faisons ensemble un saut de plus de 1000 ans en compagnie de l’un des plus grands spécialistes du Shivaisme du Cachemire : David Dubois.
David est Docteur en Philosophie Indienne. Il a publié plus de 20 livres et traduits des textes à partir du Sanskrit. Il anime aussi un blog et une chaine YouTube. Je remercie David pour sa disponibilité et sa grande générosité.
Qu’est-ce que le Shivaisme du Cachemire?
Le Shivaisme du Cachemire est un mouvement spirituel et religieux formulé par des artistes aristocrates souvent des poètes dans tous les cas des gens très cultives et raffinés.
Entre le 5ème et le 13ème siècle, le Cachemire situé sur la route de la soie était un royaume extrêmement riche, recouvert de vignes, source d’un vin abondant et réputé. L’art, la poésie et plusieurs traditions initiatiques qui s’inscrivent dans la tradition du Tantra y avaient cours.

Carte de l’Inde ancienne, Source : Tantra Illuminated Christopher D. Wallis
On a pris l’habitude de parler de l’Hindouisme mais il faudrait véritablement parler de Tantra. C’est véritablement le mouvement principal en Inde, mouvement qui s’est exprimé dans 3 religions principales que sont le Shivaisme, le Vishnouisme et Bouddhisme.
Cet âge d’or classique de la culture sanskrite a fleuri avant que le Bouddhisme ne soit exterminé, et que des millions de vies soient arrachées. Le Cachemire a été convertit de force et cela s’est prolongé encore jusque dans les années 90 où les Hindous ont été soit massacrés soit ont fui.
Ces traditions se sont épanouies avant les grandes invasions c’est-à-dire entre le 5ème et le 13ème Siècle. Elles ont d’ailleurs existé dans toute l’Inde, la région que l’on nomme la grande Inde qui inclut l’Afghanistan, L’Indonésie, le Cambodge, le Vietnam et la Thaïlande. Ce sont des mouvements qui diffèrent beaucoup par leurs doctrines mais qui ont en commun une pratique qui s’appuient sur deux croyances principales.
Quelles sont les 2 principales croyances du Tantra?
- Une croyance aux pouvoirs mystérieux des mantras
- Une croyance au pouvoir salvateur de l’initiation. L’initiation est un rituel que l’on ne vit qu’une fois et qui à lui seul garantit la délivrance après la mort (sous la forme qui est conçue par chaque tradition).
Quel est le but du Tantra?
Le Tantra présente une innovation contraire aux philosophies plus anciennes du Yoga comme le Yoga de Patanjali et sa philosophie sous-jacente le Samkhya, le Vedanta et le Bouddhisme ancien, le but n’est plus de se libérer du Saṃsāra (संसार), mais d’acquérir une liberté, une puissance, un pouvoir personnel en cette vie ou bien dans l’au-delà.
Il y a la quête de pouvoirs surnaturels mais aussi la quête d’une liberté. Il ne s’agit plus de renoncer à la vie et de la transcender mais de découvrir une maîtrise, une puissance une liberté dans cette vie même.
La croyance qu’il est possible de vivre dans le Saṃsāra tout en étant libre de lui par une sorte d’Alchimie, de transmutation est un point de vue (Darśana, दर्शन) unique au Tantra.
Note : Dans le Tantra, il y a un courant alchimiste très important et très peu connu.
Le Tantra c’est quoi?
Ici Tantra signifie livres, qui se présentent comme des fragments d’une connaissance divine salvatrice. Ils contiennent les mantras et les rituels d’ initiation qui permettent d’atteindre la liberté au sein même du Samsara par transmutation de l’expérience ordinaire en expérience divine.
Découvrir les autres définitions du Tantra
Le Tantra du 7ème et 8ème Siècle
Sur cette base initiatique à partir du 7ème, 8ème siècle, au Cachemire est apparu un ensemble d’ interprétations originales qui en s’inspirant d’une culture esthétique, de la poésie, et du théâtre a proposé une reformulation des croyances et des pratiques du Tantra sous une forme accessible au profane, universelle sans initiation, sans mantra.
Cette rencontre entre un milieu aristocratique et un milieu esthétique a donné lieu à deux mouvements qui sont la Philosophie du Spanda ou de la Vibration et la Philosophie de la Reconnaissance.
La philosophie du Spanda (Vibration)
Cette philosophie est articulée autour de 2 textes et de leurs nombreux commentaires. Un enseignement très simple y est proposé à la fois philosophique et yogique qui consiste à dire que :
- Tout est la manifestation d’une conscience universelle qui est décrite comme vibration, frémissement, dans une forme de mouvement immobile. Non pas vibration au sens qu’en donne la physique moderne mais au sens de mouvement d’une puissance ineffable qui à la fois se manifeste et qui en même temps reste complètement immobile.
- Cette vibration, donc Spanda peut être réalisée intuitivement dans la vie quotidienne, de manière très simple, immédiate par une expérience directe sans passer par une discipline ascétique comme dans le yoga Asthanga de Patanjali, sans passer par un renoncement au monde mais au sein même de la vie quotidienne par une intensification de l’attention portée aux sensations, aux perceptions, à la vie intérieure.
Cette pratique est toujours inspirée par les traditions initiatiques et son vocabulaire. On utilise le mot mantra mais il n’y a plus de mantra, on utilise le mot initiation mais désormais le vrai mantra c’est cette vibration, cette conscience vibrante. La véritable initiation est cette reconnaissance en chacun de nous de ce cœur vibrant.
Textes de référence de la philosophie de la vibration ou Spanda
- Siva Sutras et leurs commentaires par Lilian Silburn
- Les aphorismes de Siva par Mark Dyczkowski (en Anglais)
- Spanda Karika et leurs commentaires par Lilian Silburn (n’est plus édité à ce jour)
Un 2ème mouvement Cachemirien trans-initiatique sans rituel d’initiation, sans mantra, sans besoin de se convertir à une religion ou nécessité d’adopter un mode de vie particulier et qui s’adresse toujours à un public cultivé mais qui s’adresse à tous est apparu dans cette même époque. C’est la Philosophie de la Reconnaissance.
La Philosophie de la Reconnaissance
Le mouvement de la Philosophie de la Reconnaissance consiste seulement en une déconstruction des croyances qui nous empêchent d’apprécier le divin dans la vie quotidienne. Il s’agir de faire le rapprochement entre le divin et notre expérience ici et maintenant, une expérience intime mais qui nous semble lointaine.
“Je ne suis pas un individu perdu dans le monde mais je suis la conscience”
Ce n’est pas un chemin de philosophie par une connaissance purement intellectuelle. Elle nous invite à porter une attention d’une extrême intensité sur l’expérience présente. Elle veut montrer que tout apparait dans la conscience et donc tout est créé par la conscience.
Je ne suis pas dans le monde le monde est en moi.
Je ne suis pas dans le corps, le corps est en moi.
Je ne suis pas dans les pensées les pensées sont en moi
Je suis le créateur du monde de mes pensées et en réalité nous sommes tous une seule et même conscience, un seul et même être qui joue à être plusieurs, qui joue à être des univers infinis.
Texte de référence de la Philosophie de la Reconnaissance
Un corpus de 5 textes composés par Utpaladeva forment la Philosophie de la Reconnaissance
Monisme,non dualité, Vedanta, Samkhya
Contrairement au Vedanta qui établit l’unité par exclusion de la dualité en disant que la dualité c’est le monde, le corps, la vie, et qui déclare que les autres sont des illusions, la Philosophie de la Reconnaissance dit que la dualité existe, elle est réelle mais que c’est une manifestation d’une seule et même conscience.

Source : Pixabay
La conscience est réelle donc le réel ne peut engendrer qu’une manifestation réelle.
C’est comme l’océan et les vagues. Si l’océan est réel alors les vagues sont aussi réelles. Les vagues sont réellement des vagues dans l’océan.
Dans le Tantra et le Shivaisme du Cachemire il est dit que tout cela dépend de la Grâce, puisque nous sommes tous une seule et même conscience absolument libre et souveraine, qui ne dépend de rien mais dont tout dépend, tous les états dépendent directement de la conscience, que ce soit une petite vague ou une grosse vague elles dépendent toutes de l’océan et ne sont rien en dehors de lui.
Même le néant qu’on pourrait imaginer en dehors de la conscience n’est qu’une construction imaginaire, qu’une création dans la conscience.
Tout apparait dans la conscience et tout cela est enveloppé dans le jeu de la conscience, le mouvement de l’océan. L’eau est bien à la fois l’océan et les vagues.
Il faut bien distinguer ce qui est dit dans le Tantra de ce qui est dit dans d’autres Darsana comme le Samkhya ou le Vedanta.
Le Samkhya et le Vedanta ont en commun de dire que la matière est réelle et que la forme est irréelle. Autrement dit l’eau est réelle et les vagues ne sont qu’illusion. Si on observe une statue en or, l’or est réel mais la forme de la statue est irréelle.
Le Vedanta retient un critère de réalité différent : Ce qui n’existe pas toujours n’existe jamais.
Selon le Tantra, les formes sont aussi réelles que le substrat (la matière) car les formes n’existent pas en dehors du substrat. Les formes sont aussi réelles que la substance car elles sont la substance. Les vagues sont aussi réelles que l’océan (même si l’océan ne se résume pas à une vague qui le transcende).
Le Tantra dépasse donc cette dualité entre la matière et les apparences et pointe une autre essence qui n’est ni la substance immobile (ni l’océan immobile) ni les vagues en mouvement mais le mouvement global, c’est ce que l’on définit par Spanda, la Vibration universelle, la conscience universelle.
Puisqu’il n’y a qu’un seul mouvement, toute idée de séparation disparait. C’est une non dualité inclusive et non pas exclusive, qui au lieu de dire que la manifestation cache la réalité, préfère dire qu’elle la révèle. La manifestation manifeste CQFD!
Qui est le philosophe du Shivaisme du Cachemire ?
Le plus grand maître du Tantra est Abhinavagupta, il a vécu aux alentours de l’an 1000 au Cachemire. Abhinavagupta a synthétisé les différents mouvements du Tantra.
Abhinavagupta a été reconnu comme une incarnation de Shiva et même comme une incarnation de Patanjali. Tous les grands maîtres du Tantra Sivaïte ont reconnu en lui un maître absolu.
Dans ses écrits, il reprend la métaphore de la vague. Selon lui il n’y a pas d’océan sans vagues. Il emploi aussi la métaphore du miroir: Lorsque l’on regarde le reflet dans un miroir, on ne se dit pas que le reflet cache le miroir au contraire on se dit que s’il y a des reflets, c’est que le miroir est de bonne qualité. Accueillir des reflets n’est donc pas un défaut du miroir mais bien sa nature.
- Pour en savoir plus sur Abhinavagupta, je vous invite à découvrir le livre de David
- Colette Poggi a également publié une thèse ainsi qu’un autre ouvrage : Le miroir de la conscience du reflet à la lumière, chemin de dévoilement selon Abhinavagupta
- Les écrits ne sont malheureusement pas traduits en France à ce jour, Voici le Pdf du livre La lumière sur les tantras chapitres 1 à 5 du Tantrāloka par Lilian Siburn
- Une traduction par Mark Dyczkowski et Alexis Sanderson devrait être publiée prochainement en Anglais.
Un cliché très répandu sur le Tantra : Shiva et Shakti = Purusha et Prakriti
Voilà un cliché très répandu sur le Tantra qui consiste à dire que Shiva est comme le Purusha du Samkhya, une pure conscience immobile, un pur témoin et que Shakti est la Prakriti du Samkhya , la nature inerte et dépourvue de conscience, en mouvement aveugle face à une pure conscience lucide mais immobile.
Cette comparaison peut être faite dans les Tantra Bengali tardifs du 17ème-18ème siècle où la philosophie du Tantra a été perdue au profit du Samkhya mais pas dans les autres Tantra.
En résumé :
Pour le Samkhya : La Prakriti est donc inerte et privée de conscience. La seule conscience est le Purusha avec autant de Purusha que d’individus.
Pour le Tantra : La Prakriti c’est la conscience. Il n’y a donc pas de dualité.
Le but du Tantra n’est pas la réalisation de mon être intime comme étant une conscience immobile, c’est la réalisation de mon être comme étant la conscience vivante et dynamique qui se manifeste sous la forme de toute chose librement.
La manifestation n’est donc pas créée par l’ignorance ou par l’aveuglement (avidyā dans le Vedanta) mais par la conscience. Cette création comporte de l’ignorance mais la racine de cette manifestation n’est pas l’ignorance, c’est la conscience libre. Par conséquent, le monde ne découle pas d’un accident, d’un manque ou d’un défaut mais il découle d’une liberté, d’une extase, d’un débordement, d’une plénitude.
Sur le plan pratique, le Tantra enseigne que puisque tout est une manifestation du divin, tout peut servir de voie vers le divin.
Tout est comme un livre que l’on peut apprendre à lire
Comment pratiquer le Tantra ?
Le Tantra ne propose pas de pratique exclusive mais il affirme que tout peut devenir une pratique :
La méditation, les mantra, Le souffle, la visualisation, l’art, la danse, le théâtre, la musique, la beauté et le plaisir.
Toutes ces voies sont des voies directe vers le divin. D’où l’importance apportée à la Bhakti (reconnaissance du divin en tout chose).
Cependant il n’y a pas dans ce Yoga de postures au sens où on l’entend dans le yoga moderne. La pratique posturale empruntée à une autre tradition comme le Hatha Yoga est tout à fait complémentaire.
Quel est le rayonnement du Tantra ?
Plus de 90% des textes qui parlent du Yoga sont tantriques principalement Sivaites.
Le yoga non tantrique est le yoga bouddhiste ancien, le yoga Jain et le yoga de Patanjali tout le reste c’est le Tantra.
Le Tantra n’est pas un mouvement marginal contrairement à ce qu’on a cru pendant longtemps mais c’est bien le mouvement religieux, spirituel et culturel principal de la civilisation indienne.
Malgré les invasions qui ont décimé le Cachemire et causé la destruction de milliers de livres, le Tantra a survécu parce que cette tradition s’est étendue dans le reste de l’Inde au temps d’Abhinavagupta. D’ailleurs le texte qui décrit la vie d’Abhinavagupta a été écrit par un yogin qui venait de Madurai (Tamil Nadu au sud de l’Inde). Le Tantra n’est donc pas originaire du Cachemire, d’ailleurs certains maîtres du Cachemire se réclament d’un Tantra qui n’est pas né au Cachemire. Le terme “Shivaisme du Cachemire” est plus une convention mais n’est pas reliée systématiquement à l’origine géographique.
La Philosophie de la Reconnaissance et celle du Spanda en revanche sont bien originaires du Cachemire.
Comment la tradition du Tantra a survécu aux invasions?
Au 19ème Siècle sous la domination anglais, un roi Hindou a été nommé. Le Maharadjah a entrepris de publier les textes du Shivaisme du Cachemire et c’est ainsi que la tradition a été préservé. D’autres textes ont été envoyé en Angleterre pour y être conservé.
Une mission Allemande a été envoyé dans la vallée de Katmandou au Népal pour photographier de très nombreux textes. Le climat sec du Népal contrairement à l’Inde a permis une meilleure conservation des manuscipts.
Dans les années 90, le Djihadisme a repris au Cachemire, entraînant de nouvelles destructions.
Quel est le point le plus original du Tantra?
L’absolu, le soi, le divin, le Brahman est désir
Le désir n’est pas forcément un manque mais il est en réalité plénitude, vibration, frémissement, intuition du divin en lui-même. Le désir est un mouvement du divin vers le divin. Voilà le désir réhabilité et par là même, la vie, le corps!
Le Tantra est-il religieux?
Les traditions initiatiques du Tantra sont religieuses. Cependant les deux traditions Cachemiriennes citées précédemment ne le sont pas car elles ne requièrent ni conversion, ni initiation et elles s’adressent à tous. Il y a même une ambition dans ces traditions de transcender les limites sectaires et religieuses.
Le Tantra déclare être supérieur au Veda et à toutes les autres religions (Bouddhisme, Jainisme…)
Biographie de David Dubois
David Dubois est docteur en Philosophies Indiennes, Sanskritiste et spécialiste d’Abhinavagupta. Il découvre le Shivaisme du Cachemire en 1990. Entre 1995 et 2005 Il effectue plusieurs séjours en Inde où il étudie le Sanskrit et le Shivaisme du Cachemire. Il explore depuis 25 ans les traditions indiennes en particulier le tantra non duel du Cachemire dont il a traduit des textes inédits en France. Il a publié plus de 20 livres. Il anime en France des ateliers de méditation.